Pour les 180 salariés (130 CDI et une trentaine d’intérimaires) de l’entreprise, le passage de témoin entre leur ancienne directrice, Michèle Nivet, et leur nouveau patron, Raphaël Laval, s’est fait dans la continuité de « l’esprit » RubiCuir.
Lors de son départ en retraite, Michèle Nivet avait insisté sur cet « esprit RubiCuir, basé sur l’humain, le respect, le partage, l’échange, et l’esprit d’équipe », et Raphaël Laval ne tient pas un autre discours. Lui aussi parle de « l’esprit Rubi », « d’ambiance familiale », de « bien vivre et bien travailler ensemble », et ce qui pourrait n’être que des mots recouvre une réalité pour les salariés. Ainsi, le néo-boulazacois confie qu’avec 80 % de femmes, qui plus est assez jeunes donc avec des enfants, dans l’entreprise, il constate deux problématiques, les transports en commun, et la garde d’enfants. Pour le premier point, il regrette que la zone où il se trouve soit desservie par une ligne secondaire, avec une fréquence horaire faible, quand la ligne B, ligne principale avec des passages fréquents, s’arrête à quelques encablures de son entreprise, à Novelec. « Pour certaines mamans qui confient leurs enfants à la crèche le matin, il peut être difficile d’arriver toujours à l’heure, vu la distance qu’elles doivent parcourir à pied si elles viennent en bus ». C’est pourquoi un grand parking peut accueillir 200 voitures.
Travaillant pour des marques de luxe, RubiCuir opère avec les cuirs que ses clients lui confient, pour réaliser les parties amovibles des modèles qu’ils ont conçus. « Nous ne faisons que de l’excellence » précise le directeur, « mais le droit à l’erreur existe ». Pour la formation, il collabore avec le Pôle Cuir de Thiviers. Il prend aussi des jeunes en alternance, notant : « comme nous ne trouvons quasiment pas de gens formés en maroquinerie, nous recrutons, intégrons et formons nos nouveaux collaborateurs ». Avant de venir à Boulazac au mois de juillet, il œuvrait à la maison mère à Saint-Etienne, qui au départ était plus spécialisée dans le textile. « Quand nous nous sommes lancés dans le cuir, nous avons organisé une formation pour 10 de nos collaborateurs » glisse Raphaël Laval.
Il note que les filières d’excellence sont présentes en Dordogne, et que ce département est plein d’atouts : « La région est plaisante, le territoire est joli, avec une histoire forte, un climat agréable, des gens chaleureux et accueillants ». Avec une agglomération à taille humaine proposant tous les services nécessaires, une municipalité boulazacoise qui s’attache à faciliter l’implantation des entreprises, et une qualité de vie indéniable, « le territoire est attractif. Nous venons d’embaucher un directeur de production qui vit à Nantes et va venir s’installer ici. Je « vends » le territoire » plaisante le directeur.
RubiCuir se lance sur un programme de 90 créations d’emploi sur trois ans, qui a commencé cette année, autour de deux maîtres mots, accueillir et former.
04/10/2021