SI les cinémas, théâtres et salles de spectacles sont toujours fermés, les artistes ne chôment pas. Dans leurs disciplines, les répétitions représentent 90 % du travail, et bien qu’ils ne puissent donner de représentations, il leur faut tout de même continuer à travailler leurs spectacles, comme des sportifs doivent s’entraîner quotidiennement pour ne pas perdre leurs acquis.
Marlène Rubinelli-Giordano (Cie L’MRG’ée), acrobate-trapéziste, est actuellement au Cube sur la plaine de Lamoura, pour y travailler son prochain spectacle, La Maison, dont trois représentations sont déjà programmées (avec les points d’interrogations qui s’imposent), en mai pour le festival Brik à Brak au Bugue, en juin à Bordeaux et en août à Nexons (87). Elle a développé un concept original, car elle travaille avec une « maison », vide, qui se révèle être en fait des agrès comme on peut en trouver dans les cirques. Grâce à cette petite structure démontable, qu’elle peut emmener partout, elle est plus libre que si elle devait installer des trapèzes, qui demandent beaucoup de montage. « J’avais envie de réaliser quelque chose pour des spectacles de rue, qui soit simple, se monte en quelques minutes, et que je puisse transporter » confie-t-elle. Avec cet équipement, elle a déjà présenté des spectacles dans des prisons, et vise aussi les EHPAD. Elle qui est nomade depuis l’âge de 11 ans indique que le thème de la maison l’interpelle. « Que se passe-t-il dans les corps quand on a plus de maison ? » interroge-t-elle, « est-ce que la maison est une protection, ou quelque chose dont il faut se défaire ? »
« Ma Maison », qu’est ce qui est le plus important ? L’Objet ou l’adjectif possessif ? Marlène RUBINELLI, trapéziste, voltigeuse de talent, vient nous questionner sur le sens de cette formule. A travers un subtil jeu d’acrobaties, dans un cadre minimaliste, elle sort le terme de son statut matériel, prosaïque. La maison, ce n’est pas une affaire de murs, de taille ou d’espace, mais avant tout, cet endroit qui n’appartient qu’à nous, à travers ce qu’on y apporte en liberté, en intimité et en émotions.
22/04/2021